LE NAVET D'AOUT 2006 |
Quand on se trouve devant le premier film d'un réalisateur français, quelle est la première chose qui nous vient à l'esprit ? « Ben, c'est une merde, comme tout le reste des productions françaises qui sortent actuellement. » Certes, mais dès lors que ce film tape sur les plates-bandes du fantastique à grands renforts de folklore celte, le cinéphile aguerri de nanars se lèche déjà les babines en insérant le DVD de Broceliande dans son lecteur. |
Whaouh !! Deux placements de produits en 4 phrases, ça sent le film sans moyens ! Et on s'en frotte déjà les mains ! Mais sur ce coup là, on ne va pas blâmer une énième fois les producteurs français pour leur frilosité habituelle, car difficile de concevoir qu'une personne normalement constituée mise un copeck sur un scénario si bidon. |
Car Broceliande , c'est avant tout l'histoire de son auteur-réalisateur, parigo pure souche, du nom de Doug Headline (ça se la pète comme nom), fils de Jean-Patrick Manchette (c'est déjà moins classe), auteur de polars aux titres purs de durs ( Polar (ça c'est original !), Trois hommes à abattre
) adaptés maintes et maintes fois à l'écran ( Pour la peau d'un flic d'Alain Delon (!), La Peur et l'Amour de Max Pecas (!!)) Bref, toujours est-il qu'un beau jour l'ami Doug a dû se planter de sortie d'autoroute pour se retrouver dans ce qui pour lui fût un autre monde : La Bretagne
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Mouais. Autant dire tout de suite qu'au fil de leur « enquête », les jeunes héros traverseront une mer infinie de clichés sur les druides et leurs rites. Bref, en une heure et demi, ça va parler de serpes, de guerriers, de recherches dans des bouquins d'histoire, de découvertes inattendues lors de fouilles
le tout dans la plus charmante incrédulité. Mais bon, sur ce coup là, on ne pas tout mettre tout sur le dos de notre Doug national car les acteurs ne sont pas au rendez-vous pour
Mais attendez qu'est-ce que je dis là ? Bien sûr qu'on peut l'incendier, car c'est quand même lui qui a accordé le premier rôle de son caca à Elsa Kikoïne !! |
Certes, tout n'est pas noir et le reste du casting sait quand même faire son boulot malgré l'absence flagrante de direction d'acteur
Tiens, d'ailleurs quand je dis que tout n'est pas noir, c'est même carrément l'inverse car ce n'est pas dans ce film qu'il faut espérer ne serait-ce qu'entrevoir une personne de couleur, même dans les figurants. De là à en tirer certaines conclusions
Et vu qu'une idée en amène une autre qui en amène encore une autre (truc de ouf !), ben côté figurants, leur nombre ne doit pas dépasser la trentaine. Ca fait super crédible lors des plans larges !! |
Mais ce qui aurait alors dû être un final succinct s'allonge en une demi-heure et plombe malheureusement l'ébullition d'idées nanardes et ringardes qui grouillaient durant la première heure. Dommage. Toutefois, on reste particulièrement ravi d'avoir enfin dégoté un véritable nanar fantastique français des années 2000, qui la plupart du temps ne sont pas à la hauteur de ce qu'ils annoncent. Il serait donc dommage de passer à côté de Broceliande , même si ce denier ne restera pas dans les esprits. Comme il est dit à la fin du film : « Surtout, ne vous retournez pas. » Tu m'étonnes Doug ! Ton film, on l'aime bien mais on va peut être pas se le farcir deux fois !! |
Salaryman |
Réalisateur : Doug Headline |