Film psychologique flirtant avec le thriller américain, Entre ses mains est bien le cas atypique du film français à fort potentiel, ayant su se défaire des codes propres au paysage de production cinématographique français, largement dominé par les comédies et comédies dramatiques. Et, un peu à la manière d’Harry, un ami qui vous veut du bien (2000), envisage-t-on ce film comme un possible outsider qui pourrait ravir une belle place au box office en imposant sa différence. Différence qu’il impose d’emblée à travers un synopsis alléchant.
Touché par un grave dégât des eaux, Laurent, un sympathique vétérinaire d’âge mûr, se rend rapporter sa situation à son assurance. A la place de l’agent asocial et incompréhensif, il tombe alors face à Claire, une charmante jeune femme qui, malgré un contrat contraignant lui arrange une belle indemnité. Un geste qui ne sera pas sans toucher le cœur du quadragénaire, d’autant que les rendez-vous se succèdent, creusant toujours un peu plus dans l’intimité de chacun vers une relation qui ne cessera de devenir de plus en plus sérieuse …
Cette histoire révélerait d’une banalité digne d’un téléfilm M6 diffusé un dimanche après-midi, mais ce serait sans compter sur un contexte des plus inattendus. Au sein de la métropole lilloise où se déroule le récit sévit effectivement un serial killer égorgeant ses victimes féminines au scalpel. Un scalpel ? Laurent en a une pléthore. Des femmes assassinées ? Il vit seul et ses rapports avec le beau sexe sont assez limités. Certes, il en faudrait plus pour suspecter ce personnage, pourtant c’est ce que le scénario tend progressivement à démontrer … Mais qu’importe pour Claire qui continue malgré tout à fréquenter Laurent. Situation inconfortable donc, d’autant que la jeune femme est mariée et mère d’une petite fille.
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